Si vous êtes lecteur/lectrice habituel(le) de notre blog, vous savez déjà que notre système digestif est le siège de la plupart des maladies (si ce n’est de toutes), physiques ou mentales, dont nous pouvons souffrir. Si vous n’en êtes pas encore convaincu ou avez besoin de sources de qualité, supplémentaires, voici la traduction des explications puis des conseils du Dr Mark Hyman, directeur du Centre de Médecine Fonctionnelle, une clinique de Cleveland, fondateur du Centre UltraWellness et 10 fois auteur « Best-seller n°1″ du New York Times pour une santé intestinale et générale éclatante.
Le Dr Hyman est, selon Kris Carr, « la voix forte d’une nouvelle génération de médecins qui traitent les causes profondes plutôt que les symptômes. Laissez Mark être votre guide et votre enseignant afin de créer un corps heureux et sain empli d’énergie durable et équilibré. Je ne peux pas en dire assez sur ce pionnier brillant, et une fois que vous aurez lu son livre, je sais que vous serez d’accord. Son travail révolutionnaire a le pouvoir de transformer radicalement votre vie. »
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Place maintenant au Dr Hyman :
Les médecins sont formés pour identifier les maladies selon leur localisation. Si vous avez de l’asthme, cela est considéré comme un problème de poumons. Si vous avez de la polyarthrite rhumatoïde, cela doit être un problème d’articulations, si vous avez de l’acné les médecins verront cela comme un problème de peau. Si vous êtes en surpoids, vous devez avoir un problème de métabolisme. Si vous avez des allergies, c’est le déséquilibre de votre système immunitaire qu’il faut blâmer. Les médecins qui envisagent la santé sous cet angle ont à la fois raison et tort. Parfois les causes de vos symptômes sont d’une certaine façon en rapport avec leur localisation, mais c’est loin d’être toute l’histoire.
Comme nous sommes en train de comprendre la maladie au 21ème siècle, notre vieille façon de définir la maladie par les symptômes n’est pas vraiment utile. A la place, en comprenant les origines de la maladie et la façon dont le corps gère cela en tant qu’écosystème entier, complet, intégré, nous savons que les symptômes qui apparaissent dans une partie du corps peuvent être causés par des déséquilibres dans un système entièrement différent.
Si votre peau n’est pas belle ou que vous avez des allergies, ne semblez pas pouvoir perdre de poids, souffrez d’une maladie auto-immune, si vous vous battez contre la fibromyalgie ou avez des maux de tête récurrents, la vraie raison peut être que votre intestin est en mauvaise santé. Cela peut s’avérer être exact même si vous n’avez jamais eu de troubles digestifs.
Il y a de nombreux autres déséquilibres possibles dans votre corps pouvant être à l’origine de la maladie également. Cela inclut les problèmes avec les hormones, la fonction immunitaire, la détoxification, la production d’énergie et plus encore. Mais pour le moment, regardons avec attention l’intestin et pourquoi il peut être à la source de vos symptômes chroniques.
Toute une variété de symptômes à travers le corps peuvent être réglés en traitant l’intestin.
Beaucoup d’entre nous ont des problèmes digestifs aujourd’hui incluant des reflux ou brûlures d’estomac, un intestin irritable, des ballonnements, de la constipation, de la diarrhée et des coliques. En fait, les problèmes de ventre comptent pour 200 millions de dollars de visites médicales et des milliards en coûts annuels de soins de santé. Mais les problèmes d’intestin peuvent entrainer des maladies qui vont bien au-delà de l’intestin. En école médicale, j’ai appris que les patients avec des colites pouvaient avoir des articulations et des yeux enflammés et que les patients atteints d’insuffisance hépatique pouvaient être guéris de délire en prenant des antibiotiques qui tuaient les bactéries productrices de toxines dans leur intestin. Cela voudrait-il dire que si les choses ne vont pas très bien en bas, cela affecterait la santé de notre corps entier et que de nombreuses maladies seraient liées à des déséquilibres dans le système digestif ?
La réponse est un retentissant OUI. Normaliser la fonction intestinale est l’une des choses les plus importantes que je fais avec mes patients et c’est tellement simple. Les « effets secondaires » du traitement de l’intestin sont assez extraordinaires. Mes patients se trouvent soulager de leurs allergies, de leur acné, de leur arthrite, de leurs maux de tête, de leur maladie auto-immune, de leur dépression, de leur problème d’attention et plus encore, souvent après des années ou des décennies de souffrance. Voici quelques exemples des résultats que j’ai obtenu en traitant les déséquilibres de la fonction et de la flore de l’intestin.
– Une femme de 58 ans souffrant depuis de nombreuses années d’allergies, d’asthme et de sinusite et qui était fréquemment sous antibiotiques et ne répondait pas aux thérapies classiques, a été guérie en éliminant un ver appelé Strongyloïde Stercoralis, qu’elle abritait dans ses intestins.
– Une femme de 52 ans souffrant de maux de tête quotidiens et de fréquentes migraines depuis des années, a trouvé du soulagement en arrêtant la prolifération de mauvaises bactéries dans son petit intestin avec nouvel antibiotique non-absorbé appelé Xifaxin.
– Une petite fille de six ans avec de sérieux problèmes de comportements incluant violence, comportements perturbateurs à l’école et dépression a été traité pour sur-développement de champignons et en moins de 10 jours, ses problèmes de comportement et sa dépression ont été résolus.
– Un petit garçon de trois ans avec autisme a commencé à parlé après avoir été traité contre le parasite Giardia Intestinalis dans son intestin.
Ce ne sont pas des cures miracles mais les résultats habituels qui se produisent lorsque vous normalisez la fonction et la flore intestinale au-travers d’une alimentation améliorée, d’une augmentation de la consommation de fibres, d’une supplémentation quotidienne en probiotiques, d’une thérapie aux enzymes, l’utilisation de nutriments pour réparer la paroi intestinale et un traitement direct contre les parasites et mauvaises bactéries avec des herbes ou des médicaments.
Un certain nombre d’études récentes ont rendu compréhensibles toutes ces guérisons semblant étranges. Passons-les en revu :
De la recherche sur la flore intestinale et l’inflammation à la maladie chronique
Les scientifiques ont comparé la flore intestinale ou les bactéries chez des enfants à Florence en Italie, qui avaient une alimentation riche en viande, en graisses et en sucre à celle d’enfants d’un village de l’Ouest de l’Afrique au Burkina Faso qui mangeaient des légumineuses, des céréales, des légumes et des oléagineux (i). Les bactéries dans l’intestin des enfants africains étaient en meilleure santé, plus diversifiées, plus efficaces à réguler l’inflammation et les infections et plus efficaces pour extraire l’énergie à partir des fibres. Les bactéries dans les intestins des enfants italiens produisaient des sous-produits qui créent de l’inflammation, favorisent les allergies, l’asthme, les maladies auto-immunes et entrainent du surpoids.
Pourquoi cela est important ?
En Occident, notre utilisation accrue des vaccinations et des antibiotiques et les améliorations de l’hygiène ont entrainé des améliorations de santé pour beaucoup. Pourtant, ces mêmes facteurs ont dramatiquement changé l’écosystème des bactéries dans notre intestin et cela a un impact important sur notre santé, encore largement méconnu.
Il y a des milliards de bactéries dans notre intestin et elles contiennent collectivement au moins 100 fois plus de gènes que nous. L’ADN des bactéries dans vos intestins surpassent largement votre propre ADN. Cet ADN bactérien contrôle la fonction immunitaire, régule la digestion et la fonction intestinale, protège contre les infections et même produits des vitamines et des nutriments.
Est ce que les bactéries de l’intestin peuvent affecter le cerveau ? Elles peuvent. Les toxines, les sous-produits métaboliques et les molécules inflammatoires produites par ces bactéries hostiles peuvent avoir un impact négatif sur le cerveau.
Lorsque l’équilibre des bactéries dans notre intestin est optimale, cet ADN travaille pour vous parfaitement. Par exemple, certaines bonnes bactéries produisent des chaines d’acides gras à courtes chaines. Ces acides gras réduisent l’inflammation et module votre système immunitaire. Les mauvaises bactéries, d’un autre côté, produisent des graisses qui favorisent l’allergie et l’asthme et l’inflammation partout dans le corps (ii).
Une autre étude récente a montré que l’empreinte des bactéries de la flore intestinale d’un enfant autiste diffère dramatiquement de celle d’un enfant en bonne santé sain (iii). En regardant simplement les sous-produits de leurs bactéries intestinales (qui sont excrétées par les urines) – un test que je fais régulièrement dans ma pratique appelé test d’acides organiques), les chercheurs peuvent faire la distinction entre un enfant autiste et un enfant en bonne santé.
Pensez à cela : les problèmes avec la flore intestinale sont liés à l’autisme. Est ce que les bactéries de la flore intestinale peuvent affecter le cerveau ? Elles peuvent. Les toxines, les sous-produits métaboliques et les molécules inflammatoires produites par ces bactéries hostiles peuvent avoir un impact négatif sur le cerveau. J’ai exploré les liens entre la fonction intestinale et la fonction cérébrale plus en détails dans mon livre The UltraMind Solution.
Les maladies auto-immunes sont également liées aux changements de la flore intestinale. Une étude récente a montré que les enfants qui utilisent des antibiotiques contre l’acné peuvent voir s’altérer leur flore intestinale et cela, en retour, peut entrainer des changements qui mènent à des maladies auto-immunes comme le syndrome de l’intestin irritable ou la colite (iv).
Ces connexions entre la flore intestinale et la santé générale de l’organisme ne s’arrêtent pas là. Une autre étude récente parue dans le New England Journal of Medicine a montré que nous pouvons guérir ou prévenir le délire et le brouillard cérébral chez les patients atteints d’insuffisance hépatique en leur donnant un antibiotique non-absorbé appelé Xifaxan pour les débarrasser des mauvaises bactéries qui produisent des toxines que leur pauvre foie fatigué ne peut pas éliminer (v). Les toxines issues des bactéries les rendent fous et embrumés. Éliminez les bactéries qui produisent les toxines et leurs symptômes disparaissent pratiquement du jour au lendemain.
D’autres études semblables ont révélé que l’élimination de la prolifération des mauvaises bactéries avec un antibiotique non absorbé peut être un traitement efficace pour le symptôme des jambes sans repos (vi) et la fibromyalgie (vii).
Même l’obésité a été liée à des changements de l’écosystème intestinal qui sont le résultat d’une alimentation riche en graisses et en aliments transformés et inflammatoires. Les mauvaises bactéries produisent des toxines appelées lipopolysaccharides (LPS) qui déclenchent l’inflammation et la résistance à l’insuline ou pré-diabète et donc favorisent la prise de poids (viii).
Cela semble incroyable mais les petites bêtes qui vivent à l’intérieur de vous ont été liées à tout allant de l’autisme à l’obésité, des allergies aux maladies auto-immunes, de la fibromyalgie au syndrome des jambes sans repos, du délire à l’eczéma ou à l’asthme. En fait, la liste des liens entre les maladies chroniques et la flore intestinale s’allonge chaque jour.
Alors que pouvez-vous faire pour garder votre flore intestinale équilibrée et votre intestin en bonne santé et ainsi surmonter ou éviter ces problèmes de santé ?
Cinq étapes pour un ventre sain (et un corps sain)
Suivez ces cinq conseils pour commencer à ré-équilibrer votre flore intestinale :
1. Ayez une alimentation riche en fibres et en aliments complets – elle doit être riche en légumineuses, en oléagineux et graines, en céréales complètes, en fruits et en légumes, tout ce qui nourrit les bonnes bactéries.
2. Limitez votre consommation de sucre, d’aliments transformés, de graisses animales et de protéines animales – ceux-ci nourrissent les mauvaises bactéries.
3. Évitez l’utilisation des antibiotiques, des anti-acides et des anti-inflammatoires – ils changent la flore intestinale pour le pire.
4. Prenez des probiotiques de qualité quotidiennement – ces amis de la flore intestinale peuvent améliorer votre santé digestive et réduire l’inflammation et les allergies.
5. Pensez à faire des tests spécialisés – tel que le test d’acide organique, le test des selles (de nouveaux test peuvent observer l’ADN des bactéries de votre intestin) et d’autres qui peuvent vous aider à évaluer votre santé intestinale. Vous devrez probablement travailler avec un praticien en médecine fonctionnelle pour tester et traiter efficacement les déséquilibres de votre intestin.
Si vous avez une maladie chronique, même si vous n’avez pas de symptômes digestifs, vous pourriez vouloir savoir ce qui vit dans votre intestin. Jetez un œil sur votre jardin intérieur peut être la réponse à de nombreux problèmes de santé semblant pourtant n’avoir aucun rapport.
Mark Hyman, MD
Références
(i) De Filippo, C., Cavalieri, D., Di Paola, M., et al. 2010. Impact of diet in shaping gut microbiota revealed by a comparative study in children from Europe and rural Africa. Proc Natl Acad Sci USA. 107(33): 14691–6
(ii) Sandin, A., Bråbäck, L., Norin, E., and B. Björkstén. 2009. Faecal short chain fatty acid pattern and allergy in early childhood. Acta Paediatr. 98(5): 823–7.
(iii) Yap, I.K., Angley, M., Veselkov, K.A., et al. 2010. Urinary metabolic phenotyping differentiates children with autism from their unaffected siblings and age-matched controls. J Proteome Res. 9(6): 2996–3004.
(iv) Margolis, D.J., Fanelli, M., Hoffstad, O., and J.D. Lewis. 2010. Potential association between the oral tetracycline class of antimicrobials used to treat acne and inflammatory bowel disease. Am J Gastroenterol. Aug 10 epub in advance of publication.
(v) Bass, N.M., Mullen, K.D., Sanyal, A., et al. 2010. Rifaximin treatment in hepatic encephalopathy. N Engl J Med. 362(12): 1071–81.
(vi) Weinstock, L.B., Fern, S.E., and S.P. Duntley. 2008. Restless legs syndrome in patients with irritable bowel syndrome: response to small intestinal bacterial overgrowth therapy. Dig Dis Sci. 53(5): 1252–6.
(vii) Pimentel, M., Wallace, D., Hallegua, D., et al. 2004. A link between irritable bowel syndrome and fibromyalgia may be related to findings on lactulose breath testing. Ann Rheum Dis. 63(4): 450–2.
(viii) Cani, P.D., Amar, J., Iglesias, M.A., et al. 2007. Metabolic endotoxemia initiates obesity and insulin resistance. Diabetes. 56(7): 1761–72.
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