Suite de la 1ère partie de la traduction de l’article sur la thyroïde du Dr Ritamarie Loscalzo (Nutritionniste clinicienne, chiropracteur, master de science en nutrition humaine, master en informatique, chef, professeur et coach certifiée en alimentation vivante) paru dans le numéro de printemps 2008 du magazine Purely Delicious.
A cause des accidents radioactifs, comme Tchernobyl, et des petites mais constantes émissions de toutes les facilités nucléaires, il y a dans l’air de l’iode radioactif, l’iode 131. La thyroïde ne peut pas distinguer la forme radioactive de la forme non radioactive de l’iode. Lorsqu’il y a déficience d’iode alimentaire, l’isotope radioactif est absorbé par les tissus et se lie à la tyrosine pour former les hormones thyroïdiennes. Les radiations ionisantes sont les causes les plus connues de cancer de la thyroïde chez l’homme. Les victimes de Tchernobyl, principalement les enfants, ont souffert quatre fois plus de cancer de la thyroïde entre 1990 et 1998. Alors que nous ne pouvons pas éviter l’exposition constante à l’iode radioactif, nous pouvons nous protéger de ses effets dommageables en consommant régulièrement des algues, la seule source alimentaire sérieuse d’iode alimentaire. En plus de procurer de l’iode, une consommation régulière de kelp peut aider à éliminer les particules radioactives et les métaux lourds du corps grâce à l’alginate de sodium, un constituant du kelp qui attache et extrait les particules radioactives.
La glande thyroïde est également très sensible aux radiations émises par les rayons X et les scanners. Pour vous protéger, demandez toujours un écran/tablier de protection pour la thyroïde si vous avez besoin d’une radio ou d’un scan. Comme les radios dentaires sont les plus fréquemment effectuées, assurez-vous de demander à votre dentiste un écran de protection pour la thyroïde avant de les effectuer. Si vous avez besoin d’une radio du cou et que protéger votre thyroïde par un écran n’est pas possible, je recommande vivement que vous consommiez une quantité beaucoup plus importante d’algues * avant et après que la radio soit prise. Pour plus d’information sur les effets des radiations sur la santé de la thyroïde, je recommande chaudement un article très informatif du Dr. Ryan Drum, « Environmental Origins of Thyroïd Disease – Part 2″ et « Disrupting a delicate balance » par V. Brown.
Les autres facteurs environnementaux qui contribuent à l’augmentation des troubles de la thyroïde sont le tabagisme actif et passif, l’exposition aux pesticides organochlorés, spécialement chez la femme et certaines médications, particulièrement les sulfamidés (une sorte d’antibiotique), l’aspirine, les anti-coagulants et les antihistaminiques.
L’aspirine et autres salicylates ainsi que les anticoagulants comme la « Warfarin » augmente l’excrétion d’iode et peut provoquer une petite hypothyroïdie. Les PCB sont soupçonnés d’extraire la thyroxine (T4) des protéines dans le sang et d’augmenter la défaillance des hormones thyroïdiennes dans le foie. Certains fongicides causent des goitres et inhibent l’assimilation de l’iode, et sont décomposés en carcinogènes de la thyroïde.
Il doit être clair au travers de tout ceci que :
– avoir une alimentation basée sur des aliments complets et biologiques, riches en algues, abondante en aliments vivants et pauvres en pesticides
– boire une eau filtrée
– éviter les médicaments et drogues non indispensables et les rayons X
peut faire de loin la différence dans les soins d’une thyroïde en bonne santé. Maintenant jetons un oeil aux nutriments spécifiques dont la thyroïde a besoin et aux meilleurs aliments pour nourrir cette glande importante. Comme nous l’avons déjà vu, l’iode est le nutriment le plus important pour la thyroïde. Malheureusement, les aliments issus des champs ne sont généralement pas des sources sérieuses d’iode alimentaire. Les sols sont souvent appauvris, la distribution est régionale et le sel iodé n’est pas un choix sain pour tout un tas de raisons au regard de ce présent article. Donc nous voilà laissés avec, devinez quoi, les algues. J’encourage vivement la consommation régulière d’algues. Si vous prenez actuellement une hormone thyroïdienne de remplacement vous pourriez même remplacer une partie ou toutes vos hormones, en faisant attention et progressivement, par l’ajout à votre alimentation du fucus vésiculeux (voir aussi ici pour plus d’informations) en doses de 3-5 grammes par jour (Consultez votre médecin avant de faire cela). Le fucus contient de la di-iodotyrosine ou DIT. Deux molécules de DIT peuvent être aisément combinées dans la glande thyroïde pour former de la thyroxine (T4).
En Europe, on pense que les bains chauds de fucus fournissent de l’iode à travers la peau. Une étude japonaise menée sur plusieurs années a déterminé qu’au moins 10% de l’iode contenue dans la kombu s’y trouve sous la forme de T3 ou de T4. D’autres scientifiques suspectent qu’il pourrait y avoir des molécules ressemblant à des hormones thyroïdiennes présentes dans les algues marines.
Mon article dans le numéro d’automne de Purely Delicious concerne les algues. J’ai aussi un guide gratuit avec recettes disponible sur mon site. L’iode demande une acidité gastrique puissante pour une assimilation adéquate, et beaucoup de gens ont une acidité gastrique faible. Il a été démontré que l’acidité gastrique est renforcée par une consommation régulière de smoothies verts, comme le rapporte Victoria Boutenko après une étude, avec un médecin en Oregon, sur une consommation de smoothies verts pendant 30 jours. Les herbes amères sont utiles aussi. Mâcher une poignée de verdures amères jusqu’à une texture liquide, 5 minutes avant les repas peut augmenter l’acidité gastrique et amener à augmenter l’absorption d’iode.
Le sélénium et la riboflavine (vitamine B2) sont importantes pour le métabolisme de l’iode et de la thyrosine dans les hormones thyroïdiennes. La vitamine A régule la production de TSH, l’hormone que l’hypophyse sécrète afin de réguler la production des hormones thyroïdiennes. La vitamine D3, la vitamine du soleil, et les bioflavonoïdes, trouvés dans les fruits et les verdures, diminuent le risque de cancer de la thyroïde. Plusieurs études ont montré un lien entre les taux de fer et les taux d’hormones thyroïdiennes. La nourriture qui est pleine d’iode et qui contient certaines hormones thyroïdiennes préformées, la Laminaria digitata (ou Kombu), contient également beaucoup de fer pour soutenir la santé de la thyroïde. Il a aussi été montré dans plusieurs études que les taux de zinc affectent les taux d’hormones thyroïdiennes. Le zinc est abondant dans plusieurs espèces d’algues. La déficience en vitamine B12 a été associée à la diminution des taux de l’enzyme qui aide à convertir la forme entreposée d’hormones thyroïdiennes en forme active dans les tissus cibles du corps. La vitamine B12 peut être trouvée dans certaines formes d’algues, particulièrement les espèces brunes d’algue bleu-vert**.
Nous avons déjà parlé des aliments qui soutiennent la thyroïde, les algues et les légumes verts pour les nommer. Il y a aussi ceux qui sont problématiques pour la glande thyroïde. Le plus documenté de ces aliments est le gluten. Le gluten est une protéine trouvée dans beaucoup de céréales, particulièrement dans le blé, le seigle, l’orge, l’épeautre et le kamut. Le numéro d’hiver 2007 de Purely Delicious met en avant mon article sur les dangers du gluten. La consommation de gluten est en corrélation avec les anticorps antithyroïdiens. Si vous avez des anticorps antithyroïdiens, cela signifie que votre corps est en train d’attaquer votre glande thyroïde comme si elle était un envahisseur étranger. Pas la peine de dire que ce n’est pas une jolie image. Si on vous a dit que vous aviez la thyroïdite de Hashimoto, cela signifie que votre corps a créé des anticorps antithyroïdiens. La bonne nouvelle est que les études ont montré que chez les sujets sensibles au gluten qui ont des anticorps antithyroïdiens, ces anticorps ont toutes les chances de disparaitre après 3 à 6 mois de régime sans gluten. Les recherches sur la connexion entre la thyroïde et le gluten se développent.
* On pourrait aussi préconiser l’absorption massive de verdures (Voir les smoothies verts ou les poudres vertes du Powergreens), la chlorophylle s’étant avérée être protectrice contre les radiations au cours d’études en laboratoire.
** Il semblerait toutefois qu’il ne faille pas s’y tromper, certains avançant qu’il s’agit « d’analogues » de la B12 qui induisent en erreur sur les résultats des taux réels de B12 dans le corps….
Suite et fin dans un prochain article.
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